Préserver l'eau douce en recyclant les eaux usées grâce à la REUSE
REUSE, une solution d'avenir pour réduire la consommation d'eau
La réutilisation des eaux usées est une solution prometteuse tant sur le plan écologique qu'économique.
Garantir l'accès à l'eau douce
L'eau douce représente 35 millions de km3 soit seulement 2,5% de l'eau sur Terre, dont moins de 1% est sous forme liquide et donc exploitable par l'homme. Plus que jamais, la société fait face à des crises climatiques qui remettent en question l'accès à l'eau douce pour tous.
Pérenniser et sécuriser les activités de nos entreprises
45% d'eau douce est utilisée en agriculture et 4% pour les usages industriels. Nos entreprises ont un besoin vital de ressource en eau. Que ce soit en irrigation, abreuvement des animaux, eaux de process et de fabrication... l'eau est omniprésente dans de nombreuses activités et productions. Sa rareté devient un enjeu économique et écologique majeur.
Découvrez nos solutions de recyclage des eaux usées
LIMITER LES RISQUES DE pollution des sols
Les eaux usées polluent les eaux des rivières et les nappes phréatiques si elles ne sont pas traitées. 90% des eaux de surface contiennent jusqu'à 148 pesticides. En France et en Europe, il est désormais obligatoire d'assainir et de traiter les eaux usées avant qu'elles ne soient rejetées dans le milieu naturel.
Répondre à ces enjeux environnementaux est donc primordial pour résoudre des tensions sociaux-économiques. Si en France le recyclage des eaux usées est encore peu exploité (moins de 1% à ce jour), la REUSE est fortement adoptée dans d'autres pays. En Israël par exemple, 90% des eaux usées sont réutilisées, 14% en Espagne et 8% en Italie. Il y a donc fort à parier que l'utilisation de la REUSE se développe dans les prochaines années en France.
La question de la réutilisation et du recyclage des eaux usées au cœur des préoccupations
Une réglementation stricte
Le traitement et la réutilisation des eaux usées traitées sont encadrés en France par deux arrêtés ministériels de 2010 et de 2014. Cette réglementation définit quatre niveaux de qualité d'eau : A, B, C ou D (de la meilleure qualité d'eau à la moins bonne). Pour chaque niveau, des usages sont autorisés ou interdits en fonction de la qualité d'eau en sortie de traitement d'eau. Par exemple, les cultures maraîchères ne peuvent être irriguées qu’avec une eau de niveau de qualité A.
| Niveau de la qualité des eaux | A | B | C | D |
|---|---|---|---|---|
|
Nécessite un traitement complémentaire après la station d'épuration |
Oui Traitement complémentaire poussé |
Oui Traitement complémentaire adapté |
Non Suivant les performances de la station d'épuration |
Non
|
| Usages réglementés autorisés |
Tous types d'arrosage (maraîchage, irrigation par aspersion...) |
Tous types d'arrosage (sous certaines conditions) Sauf fruits et légumes consommés crus et espaces verts ouverts au public |
Arrosage sous certaines conditions (pépinières, céréales et fourrages, vergers et très courtes rotations) |
Arrosage de taillis Très courtes rotations seulement |
Le décret N° 2022-336 du 10 mars 2022 définit de nouvelles modalités d’encadrement pour les nouveaux usages des eaux usées traitées, procédures strictes visant à éviter tous risques et garantir la protection de la santé humaine et de l’environnement. Ce nouveau décret complète les deux arrêtés précédents fixant les prescriptions sanitaires et techniques liées à l’utilisation des eaux traitées des stations d’épuration à des fins agronomiques et agricoles.
Harmoniser les règles d'application de la REUSE à l'échelle européenne
Si cette réglementation stricte est nécessaire sur les plans sanitaires et environnementaux, les contraintes d'application complexifient le montage des dossiers et peuvent mettre en péril les projets. Le nouveau règlement européen du 5 juin 2020 sur la réutilisation des eaux usées a pour objectif de promouvoir la REUSE en harmonisant les règles d’application.
Objectif affiché : passer de 1,7 milliard de mètres cubes de REUSE par an à 6,6 milliards, pour réduire de 5% le stress hydrique au niveau de l’UE à l’horizon 2025.
Le règlement européen concerne uniquement l’irrigation agricole, les autres usages demeurent sous la responsabilité de l’État membre ; les États disposent de trois ans pour mettre en conformité leurs installations. Il reste à espérer que ce sera l’occasion de démocratiser d’autres usages en France tels que l’irrigation des golfs, des parcs, la lutte contre les incendies ou la recharge de nappes.
Plus de souplesse au montage des projets de REUSE
Sur certains aspects, ce règlement européen constitue une réelle avancée. Il a pour but d'harmoniser les pratiques et niveaux de qualité dans tous les pays membres, avec des contraintes d’usages adaptées aux risques effectifs. Il permet de considérer au cas par cas chaque projet de REUSE, des contrôles sanitaires de conformité seront plus fréquents, en fonction de la classe de qualité de REUSE. Autant d’indications qui devront être répertoriées dans le plan de gestion des risques.
Cependant, cette réglementation n’évoque pas certaines catégories de polluants très préoccupantes (microplastiques et micropolluants pharmaceutiques) qui sont des risques sanitaires dangereux pour les consommateurs et pour lesquels des traitements plus approfondis doivent être mis en place.
Sensibilisation et plus de transparence
Il comprend aussi un volet sensibilisation de la population en incitant les acteurs de la REUSE à publier certaines données :
- qualité de l’eau recyclée
- résultats des contrôles
Cela va permettre de rassurer les consommateurs et d’améliorer l’acceptation sociale de la réutilisation des eaux. Aujourd’hui, 83%* des français seraient prêts à boire de l’eau potable produite à partir d’eaux usées et donc de changer leur usage de consommation d'eau potable.
*Étude du cabinet Elabe pour la Tribune – 2020
